jeudi 18 juin 2015

Education populaire


Rapport moral de Bruno Pontoni à l'AG de la Ligue du 30/05/2015
Ce début d'année 2015 a été marqué, chacun s'en souvient, par des évènements tragiques, pour certains, nauséabonds, pour d'autres, sur lesquels je souhaiterais revenir, non pour raviver une profonde douleur collective, ou stigmatiser telle ou telle communauté, mais pour interroger, nous interroger : Comment, notre république laïque, démocratique, pays des Droits de l'homme, héritière du siècle des lumières, a-t-elle pu abandonner une frange (certes infime) de sa jeunesse au repli identitaire, à l'obscurantisme, générateur de fanatismes, de radicalisations, d'extrémismes...jusqu'au pire, le meurtre délibéré d'innocents ?

Oui, nous devons nous interroger, nous qui, militants de la L.E, étions convaincus, proclamions, que la Laïcité et l'Education Populaire seraient les deux « mamelles » qui nourriraient « un vivre ensemble » harmonieux, éclairé, citoyen, respectueux de toutes les identités (de couleur, de conviction, de race,...). Et le doute, le trouble, de s'installer chez les républicains laïques les plus convaincus, au sein même de notre mouvement, au point, parfois, de ressentir une certaine désorientation, une perte de sens.
Un proverbe Africain nous rappelle que « quand tu ne sais plus où tu vas, rappelle-toi d'où tu viens ». Alors faisons un retour aux sources :
En avril 1792, dans un rapport intitulé L'Organisation générale de l'instruction publique Condorcet nous proposait (à sa manière) une nécessité d'Education Populaire : « tant qu'il y aura des hommes qui n'obéiront plus à leur seule raison, mais qui recevront leurs opinions d'une opinion étrangère, en vain toutes les chaînes auraient été brisées,...le genre humain en restera partagé entre deux classes : celle des hommes qui raisonnent, et celle des hommes qui croient. Celle des maîtres et celle des esclaves ».
Mais parler d'éducation populaire, aujourd'hui, au milieu du brouillage politico médiatique où se mêlent injonctions, peurs, amalgames...opportunismes politiciens, c'est souvent prendre le risque d'une parfaite incompréhension, d'être affublés de divers qualificatifs, au choix, « ringards », « doux rêveurs », « idéalistes dépassés»,...voire même accusés de « faire de la politique ! » Et voilà que le gros mot est lâché ! Pourtant c'est bien un propos politique que nous devons porter haut et fort, mais au sens où l'entendait Jean MACE, fondateur de la Ligue de l'Enseignement : "Oui, la Ligue poursuit un but essentiellement politique, mais elle ne s'occupe ni de politique, ni de religion, elle ne s'occupe que de l'éducation au suffrage universel, non pour faire des élections, mais des électeurs, non pour faire des candidats, mais des citoyens".
Nous sommes, je l'évoquais en préambule, à un moment particulier de la vie sociale de notre pays où montent les communautarismes, les ghettoïsations, les coups de canifs dans le contrat social et le Pacte Républicain. Face à cette situation, assez désastreuse, d'une société en friche, désabusée et cynique il nous paraît essentiel de remettre l'Education Populaire au cœur de notre investissement associatif, pour tenter de restaurer sa dimension citoyenne.
Deux difficultés majeures se présentent à nous :
1° difficulté : Dans notre société consumériste qui réduit notre jugement à la seule appréciation utilitaire d'un objet, qui adore les étiquettes et les cases pour ranger les "produits", il est toujours difficile de faire comprendre que ce que l'on fait n'a de valeur qu'au regard du pourquoi on le fait.
2° difficulté : L'Education populaire n'a pas de programme, pas de lieu spécifique, elle s'exerce partout et pour tous, sans exigence ni prétention de « résultats immédiats ». Aussi sa lisibilité n'apparaît-elle pas évidente, son efficience douteuse.
Si donc nous voulons réanimer le tissu social, nous devons nous remettre à l'ouvrage de la démonstration, de la persuasion, que l'Education populaire se veut une démarche éducative qui tend à permettre à chacun de s'approprier des connaissances, des savoirs et des savoir-faire, mais aussi les savoir être du Citoyen dans sa relation avec la société, qui vise à favoriser l'auto-appropriation de ces "savoirs" par la découverte de ses propres capacités : à faire, à dire, à penser, à agir et à s'éveiller au fonctionnement démocratique, c'est-à-dire à la dialectique du Pouvoir et du contre-pouvoir !
Mais, soyons réalistes et voyons aussitôt les obstacles :
Le premier de tous est quel' Éducation Populaire et la Vie Politique entretiennent des rapports paradoxalement ombrageux ou ambigus.
Chacun a en mémoire que, selon les gouvernances, des mouvements d'Éducation Populaire ont pu être privés de toute ressource, donc asphyxiés, au prétexte que leur « orientation était manifestement politique !» ; plus insidieusement, nous connaissons des collectivités territoriales qui, pour les mêmes raisons (mais non dites), nous ont peu à peu écartés des missions éducatives que nous étions légitimes à assumer ; autant de décisions qui viennent rappeler continuellement qu'une démarche d'Éducation Populaire repose sur des bases fragiles qu'il faut toujours consolider face à des pouvoirs publics souvent dubitatifs et préoccupés par la gestion.
Tout aussi paradoxales sont les relations avec l'école. L'institution scolaire est toujours essentielle pour la formation des esprits mais elle ne suffit plus à relever ce défi. Notre mouvement laïque d'Education Populaire, en tant que mouvement complémentaire de l'école, et à ce titre, se situe déjà en ressource, en relais, mais, mieux, doit accéder à la reconnaissance de partenaire privilégié, de collaborateur (au sens premier de ce terme). Quand, autour de soi, les références sociales s'estompent, quand le communautarisme gagne du terrain sur le projet républicain, quand l'école ne parvient pas, seule, à construire les bases de la citoyenneté, la démarche d'Éducation Populaire redevient un enjeu politique. C'est la responsabilité de ses militants de porter haut ce message. Ce serait celui des Pouvoirs Publics de se (nous) donner les moyens d'y répondre.
Mais revenons à Condorcet, qui affirmait, toujours en avril 1792 « L'éducation populaire, c'est l'art de s'instruire par soi-même ».
Voilà toute l'ambition politique qui anime l'Éducation Populaire. Conquérir les clés du Savoir, celles qui permettent à l'Homme de s'affranchir des idées préconçues, des préjugés, des "vérités révélées" pour s'épanouir dans et par sa propre action, sa propre réflexion. L'ambition complémentaire de CONDORCET, selon son expression propre, était de "rendre la Raison populaire". Rude combat ! Ce projet-là est un projet humaniste. Et le chemin pour l'atteindre est un combat de libération, de maturation sociale, d'émancipation : C'est le combat pour la Laïcité qui n'est devenue une valeur fondamentale de la République que par une victoire sur l'obscurantisme et la direction des consciences et dont le principe fondamental, la "Liberté absolue de conscience", est toujours menacé.
Ne l'oublions jamais : On ne naît pas républicain, on ne naît pas citoyen, on le devient et l'Education Populaire est l'outil pédagogique privilégié de l'éducation à la citoyenneté. Elle nous ouvre la voie vers une pensée libre, libérée des dogmes, des tabous, des préjugés et des superstitions, une pensée formée à l'esprit critique pour que chacun puisse choisir en toute conscience de croire ou de ne pas croire, de pratiquer une religion ou de n'en pratiquer aucune, afin que nul ne se laisse imposer à son insu une croyance et avec elle, une manière de vivre, d'apprendre, d'aimer et de mourir.
Aujourd'hui, si l'éducation populaire doit redevenir un facteur de cohésion sociale, nous savons que la compétition risque de se révéler ardue.
En effet, rappelons-nous : La 5° République a vite perçu les dangers que représentait pour sa stabilité ce « chaudron à cuisiner des citoyens libres et responsables, ». Elle a cherché à transformer (et réussi) l'animation socio-éducative en animation socioculturelle puis en animation culturelle. Elle a valorisé alors la démarche culturelle, certes riche, indispensable, au détriment de la démarche socioéducative. Avec les Maisons de la Culture, MALRAUX a développé une politique basée sur la théorie dite du "choc esthétique", qui affirmait que le Beau est accessible, non par l'Éducation, mais par la contemplation de l'œuvre d'Art censée produire un choc sur la sensibilité de l'individu. Cette théorie a dépossédé les associations et mouvements d'Éducation Populaire de leur potentiel pédagogique, pour les confiner, subventions aidant, dans une fonction de « producteurs d'activités, culturelles, artistiques, sportives ». L'Éducation Populaire s'en est-elle remise ? Quelle responsabilité portons-nous ? N'aurions-nous pas laissé l'Education Populaire se déliter, perdre son âme dans « l'offre culturelle consumériste » ? Ayons le courage de porter un regard lucide, au sein même de notre mouvement, de nos associations fédérées et amies !
Alors, quels enjeux pour l'"ducation popualire aujourd'hui ?
Le diagnostic, aujourd'hui partagé, qui légitimerait notre Désir d'Education Populaire, fait état d'une société en déficits plus ou moins criants : déficit démocratique (confiscation de la parole à tous les niveaux), déficit de citoyenneté, déficit idéologique (on n'ose plus parler des idées fondamentales), déficit de cohésion sociale (fracture sociale), déficit de promotion sociale (l'ascenseur social), déficit dans la mise en valeur des compétences, notamment chez les jeunes. On assiste à la montée des communautarismes, les intérêts particuliers prennent le pas sur l'Intérêt Général. Le dialogue entre les générations au mieux est en panne, au pire dégénère en un sentiment de peur et de méfiance, voire en affrontements. Et l'on assiste, aujourd'hui, à la plus sévère tentative de remise en cause de la Laïcité.
Aussi les Autorités de l'Etat, à tous les niveaux, ont-elles pris conscience de l'urgence de réinscrire la citoyenneté au cœur de l'Education et lors de récentes rencontres auxquelles nous avons été conviés, nous avons eu l'occasion de rappeler que notre mouvement pouvait, était légitime, à participer à cette réflexion, à s'inscrire en partenaire, bien au-delà d'une »boîte à outils » à disposition.
En conclusion, je dirais qu'il existe dans notre pays une tradition de discussion, de contestation, de remise en cause, de critique. L'esprit de contradiction semble aller de pair avec l'exercice de la démocratie. Cette émancipation passe d'abord par la reconnaissance que tout homme est d'abord un individu social, c'est-à-dire un individu dont les rapports se définissent au sein d'une société constituée en droit. Revendiquer qu'il soit libre et détenteur de droits, c'est lui donner toute sa place dans l'organisation sociale.
En premier lieu, c'est lui reconnaître une égalité de Droits, quels que soient sa naissance, son sexe, son origine sociale, sa couleur de peau, sa spiritualité, sa religion, son quartier... Puis, c'est lui accorder un enseignement et une éducation qui lui permettent de s'ouvrir au progrès, d'apprendre à juger et rester capable de se forger son opinion personnelle. Enfin, c'est restaurer les conditions de la délibération collective. C'est en ce sens qu'il ne peut y avoir de vraie République que Sociale !
Pour participer activement à cette aventure humaine, nous devons retrouver les sens de l'Education Populaire, refuser de rester enfermés dans la « bulle (prétendue) idéaliste » dans laquelle nous avons été (et accepté de rester) inscrits.
" Si tu refuses ton propre combat, disait Jean Rostand, on fera de toi le combattant d'une cause qui n'est pas la tienne."
Cette pensée nous place devant la seule responsabilité de l'Homme social : assumer sa place et prendre toute la part qui est la sienne dans la société, pour affirmer les conditions de sa Liberté : c'est parce qu'il est libre qu'il peut choisir, c'est parce qu'il peut choisir qu'il peut agir.
Alors, mes chers camarades, reprenons à notre compte le combat de Condorcet : Rendre la Raison populaire !


lundi 15 juin 2015

AG 2015 et Fête de fin d'année


L'Ag de l'Amicale Laïque de Ste Colombe a eu lieu le dimanche 14 Juin à 11h et a été suivie de la fête de fin d'année
Une vingtaine d adhérents y assistaient ( 50 adhérents au total)
 

Tout d abord J Bozetie a souhaité  rappeler que l AL, affiliée à la Ligue de l enseignement, porte un certain nombre de valeurs
"2015 a commencé par des évènements tragiques à Paris qui ont remis dans l’esprit des gens le problème du vivre ensemble, « faire société » disons nous à la Ligue de l’enseignement dont nous, vous, faites partie
Cela passe entre autres par l’éducation populaire, vecteur d’épanouissement pour tous, et nous acteurs de la Ligue travaillons difficilement à répandre les valeurs qui sont les notres : Citoyenneté, Laicite, education, solidarité
A notre niveau de l AL,  nos activites sont guidées par ce souci d education populaire, dans nos spectacles, nos actions avec l ecole, nos comportements je l’espère"

Puis l'année écoulée a été parcourue au moyen du blog de l amicale
et chaque reponsable d'activité a présenté celle ci: gym, rando , yoga, lecture plaisir à l'école et à la crèche,moments d'échanges lecture, cuisine, bureautique, expo artistique 



Le bilan financier de l année est satisfaisant et le succès de  la soirée avec Olivier de Robert sur Jaurès incite a renouveler ce type de soirée à plus gros budget

Après quelques questions et le vote des rapports, un remise de cadeau à Suzy, notre dévouée animatrice bénévole de gym a précédé le début  de joyeuses agapes


samedi 13 juin 2015

Sport : le Yoga




Avec Alexandra : Au pôle sportif de Bécade le lundi de 19 h à 20 h 30
 

Elle guide le groupe dans une progression régulière de la pratique du yoga et de ses bienfaits.


 Chaque séance comporte une période d’échauffement, plusieurs postures, des exercices respiratoires et de relaxation.
Les postures de yoga ont pour effet d'assouplir la colonne vertébrale et l'ensemble du corps, de tonifier les muscles, de stimuler les organes internes et les fonctions métaboliques, ainsi qu’apaiser les tensions physiques et psychiques.  Elles sont abordées en douceur et effectuées en respectant les limites de chaque personne.